Projet de traitement des eaux noires

sur un petit bateau fluvial

3 Juil
2021

Assainissement autonome

Étude de Locaboat
La société « Locaboat plaisance » propose des locations de péniches, dans le cadre du tourisme fluvial. Locaboat a équipé en 2003 deux pénichettes d’un système de traitement des eaux usées (eaux grises et eaux noires), l’une avec un bio filtre à micro-organismes fixés et l’autre avec un bioréacteur à membrane. L’objectif était de déterminer lequel des deux systèmes serait le plus adapté à l’utilisation notamment saisonnière des bateaux. Contacté, le responsable a précisé que les conclusions de ce suivi n’étaient pas encore définitives. Il a cependant fourni les informations suivantes :

  • les systèmes ont subi des améliorations ; ce qui montre qu’il y a eu une réelle adaptation du système en fonction du contexte, de l’utilisation ;
  • le coût du prototype s’avère être très élevé (supérieur à 20 000 €) ;
  • il ne semble donc pas envisageable d’intégrer un tel système sur toutes les pénichettes, mais plutôt sur de gros bateaux.

Coût de cette solution : l’étude de Locaboat a montré des coûts variables selon les techniques, allant de 2 500 à 15 000 € hors taxe, pour les systèmes en allant des plus simples (biologiques aérobies avec décantation) aux plus complexes et performants (microfiltration, membranaire). Dans certains cas, les coûts relativement élevés sont justifiés par une adaptation d’un système terrestre sur un bateau, ou par des systèmes de traitement élaborés. L’entretien peut engendrer des coûts de l’ordre de 150 à 450 € par an (150 €/an lors d’un contrat d’entretien et 300 € la vidange qui doit être faite tous les ans ou moins fréquemment en fonction du nombre de personnes et de la dimension du système).

Bio filtre à micro-organismes : un bio-filtre est un lit constitué d’un matériau filtrant auquel se fixent des microorganismes. Ces microorganismes y prolifèrent pour former une couche biologique qu’on nomme biofilm. Ainsi, la bio-filtration est considérée comme un procédé à biomasse fixée un procédé fixe. En règle générale, le biofilm est constitué d’une communauté de différents microorganismes (bactéries, champignons, levures, etc.), de macro organismes (protozoaires, vers, larves d’insectes, etc.) et de substances polymériques extracellulaires (SPE). Un biofilm a habituellement une apparence visqueuse et boueuse. L’eau devant être traitée peut être versée en intermittence ou en continu sur le matériau, et ce, en courant ascendant ou en courant descendant. Habituellement, on retrouve deux ou trois phases dans le bio-filtre, selon la stratégie d’alimentation (bio-filtre percolateur ou immergé) :

  1. une phase solide (matériau);
  2. une phase liquide (eau);
  3. une phase gazeuse (air).

La matière organique et d’autres composantes présentes dans l'eau diffusent dans le biofilm et y sont traitées, principalement par biodégradation. Les procédés de bio-filtration sont généralement aérobies; cela signifie que l’action métabolique des microorganismes dépend d’un apport en oxygène. Le filtre peut être alimenté en oxygène à co ou contre-courant avec l'écoulement de l'eau. L’aération est assurée passivement par la circulation naturelle de l’eau dans le procédé (bio-filtre à trois phases) ou par air forcé (utilisation de ventilateurs soufflants). L’activité microbiologique est un facteur clé de l’efficacité du procédé. Les principaux facteurs d’influence sont la composition et la charge surfacique des eaux à traiter, le type de matériau, la stratégie d’alimentation (percolation ou immersion), l’âge du biofilm, la température, l’aération, ...
Bio filtre à micro-organismes comme Enteron

Bioréacteur à membrane : la technologie des bioréacteurs à membrane est basée sur le procédé de boues activées. Un ensemble de micro-organismes contenus dans un réservoir dégradent la manière organique provenant d'un effluent entrant. Cette consommation entraîne la croissance de la biomasse qui décante. La séparation entre l'eau à traiter et les micro-organismes se fait donc par différence de densité.
Toutefois, des problèmes de décantation sont observables lorsque la biomasse n'est pas suffisamment alimentée en oxygène ou bien lorsque la température est trop faible. Il est donc nécessaire d'installer un système de séparation physique afin de recueillir les eaux traitées et de conserver la biomasse active à forte charge dans le réacteur.
Bioréacteur à membrane comme Morea

Label Bateau Bleu de la FIN

La Fédération des industries nautiques a défini un label Bateau Bleu. Certains bateaux neufs et équipements peuvent répondre aux critères de ce label qui permet la promotion de la recherche et le développement de nouvelles technologies. Il s’agit d’un éco-marketing pour produits « respectueux de l’environnement et adaptés à la plaisance ». Deux remarques peuvent être apportées concernant ce label :

  • les systèmes d’équipement (rétention ou traitement) gèrent les eaux noires ;
  • les systèmes ne sont pas validés par les autorités sanitaires, ni homologués, ni normalisés.
Batonomie